Le Tour de Tarentaise 2019, anciennement épreuve Élite Nationale, s’ouvrait à tous pour la première année du 31 juillet au 3 Août: une course par étapes composée de profils variés mais très accidentés.

Un premier briefing avant la 1ère étape donnait déjà le ton sur la qualité de l’organisation, aussi bien concernant la sécurité que le versant sportif et compétitif. Pour chaque étape, des maillots de leader étaient attribués en fonction des catégories (FFC, FSGT, UFOLEP, NL) mais aussi pour les classements annexes de meilleur grimpeur et sprinteur.

L’objectif de ce Tour était avant tout de se faire plaisir et de jouer une belle place dans nos catégories respectives, avec 4 amis cyclistes. Ceci dit, le niveau global des participants restait une inconnue au départ du prologue.

Étape 1: CLM Moutiers-Moutiers 3,2km.

Seulement quelques heures après avoir fait le trajet Reims-Moutiers, nous avons reconnu le parcours de ce CLM: très technique, avec un mauvais rendement, des relances constantes et une petite bosse. Après ce court échauffement de 20min, je suis parti à 19h55, franchissant la ligne 4min35s plus tard avec le meilleur temps provisoire.

L’effort était difficile à gérer du fait des nombreux virages et des relances, qui expliquent les variations de puissance (courbe jaune) obtenues sur le graphique, ainsi que l’écart important entre la puissance normalisée (407W) et la puissance moyenne (372W). Cette dernière reste d’ailleurs assez faible pour un effort de cette durée. L’objectif était de ne pas prendre trop de risques sur ce parcours piégeux, tout en limitant les écarts avec les principaux concurrents. Étant adepte des efforts à PMA et «lactiques», le parcours m’a finalement assez bien avantagé.

Fichier de puissance du CLM (WKO4)

Après avoir patienté 20 min sur le podium protocolaire, je me fais détrôner par les meilleurs pour finir 10ème de l’étape (à 7 sec du vainqueur) et 1er de ma catégorie, endossant le maillot de leader de la catégorie 4.

Podium protocolaire: Une organisation parfaite

Étape 2: Les Coches-les Coches

L’étape «reine» de ce Tour de Tarentaise avait lieu le jeudi 1er Août à Montchavin-les Coches. Un concentré de dénivelé sur 47km (1380D+) avec 2 cols au programme: le col du Granier, et la montée finale vers la station des Coches. L’objectif était de conserver la place au général et le maillot de leader de la catégorie 4.

En bas de la descente neutralisée, le départ s’est fait à vive allure du fait du sprint intermédiaire situé à 4km du départ, synonyme de premier maillot vert des points de ce Tour. Situé dans un faux plat montant, nous étions placés dans les 15 premiers avec les alsaciens Thibaud Pierré et Florian Kohler (vainqueur la veille). Nous avons alors entamé le pied du col du Granier (9km à 6,2%) en tête de peloton. L’écrémage s’est fait par l’arrière, avec une accélération fatale à mi pente. Les 2 plus forts ont rapidement creusé l’écart, et avons géré la montée (320W sur 30min) avec Thibaud pour basculer dans un groupe de quelques unités, dans le top 10.

Dans la roue (ou presque) de Thibaud Pierré dans le Col du Granier

Nous avons ensuite suivi les locaux dans la descente sinueuse du col pour atteindre le peu de vallée qui nous séparait de l’ascension finale: 8,5km à 6,5%. N’étant pas dans une grande journée, j’ai préféré temporiser et gérer le pied de la montée à environ 300W (4,3W/kg), comme en moyenne sur l’ensemble de l’ascension. Voyant à mi pente que j’étais à seulement 100m du groupe, j’ai décidé de faire l’effort pour revenir, mais le rythme imprimé par le groupe m’a été fatal. Je finis à la 10ème place de l’étape, 10ème au général et toujours leader de ma catégorie.

Étape 3: Valmorel-Valmorel

Sur le papier, cette 3ème étape se résumait à une course de côte: 58km/ 1200 D+ avec les 45 premiers kms tout plat en circuit (3 tours) puis l’ascension finale vers Valmorel (13km à 7%). Ce profil me correspondait plutôt bien, même si je redoutais la première heure de course que j’attendais nerveuse.

Une fois le départ réel donné en bas de la descente neutralisée, le peloton attaquait le circuit à vive allure. Les routes étaient sinueuses, presque dangereuses avec de nombreux changements de direction et des rétrécissements. Il était difficile de se placer sans frotter, ce qui n’est pas ma spécialité… Du coup, je naviguais en queue de peloton avec d’innombrables relances à effectuer, à bloc. Pour ne rien arranger, une première chute s’est produite à côté de moi et m’a contraint à m’arrêter pour remettre le transpondeur qui touchait les rayons. J’ai alors dû faire un gros effort en solitaire pour pouvoir revenir (2min30 à 430W). Dans les 2 tours restants, deux nouvelles chutes, évitées de peu, avec des sprints (coûteux en énergie) pour se replacer et recoller au peloton.

Le graphique et la courbe de puissance ci dessous montrent ces sprints effectués sur la première heure de course (pics de puissance en jaune). Même si La puissance moyenne est «faible» (207W/ 270 W NP), les nombreux efforts lactiques ont largement favorisé l’apparition d’une fatigue précoce et des premières crampes. Sur le graphique, on remarque nettement la différence de gestion de l’effort entre la dernière montée (48min à 245W/ 248W NP) et la 1ère heure de course.

Fichier de puissance de l’étape 3 (WKO4)

Etant de toute façon mal placé au pied de Valmorel suite à la dernière chute, j’ai terminé comme j’ai pu l’étape en gérant les crampes, et avec ce qu’il restait comme force. Les efforts superflus fournis sur le plat, ajoutés à la mauvaise forme du jour, ont scellé les quelques espoirs d’un top 10 au classement général ou de la première place en catégorie. A l’issue de l’étape, je figurais au 25ème rang au général et en 2ème position en catégorie 4, à plus de 3min de la première place.

A 500m de l’arrivée à Valmorel

Étape 4: Tours-en- Savoie – Grignon

Cette dernière étape de 65km (850 D+) était accidentée, propice à une course de mouvement avec en sa partie centrale 3 difficultés, dont la redoutée montée d’Allondaz (4km à 8,2%). Sur le plan sportif, l’objectif était désormais de se faire plaisir, en essayant de garder la 2ème place de la catégorie et la place au général.

Le départ était lancé de Tours-en-Savoie, les jambes semblaient bien meilleures que la veille. Mais après à peine 2km, je subis une crevaison, pneu déchiré et un frein arrière HS. Une voiture suiveuse m’a gentiment prêté une roue arrière, mais le peloton était déjà à quelques minutes… Nous sommes repartis, bons derniers, avec Jules Courbe, qui m’a attendu, pour tenter de rattraper des petits groupes avant le col et se faire plaisir. Nous nous sommes bien relayés à 2 durant 30min (270W- 37km/h) mais rien à faire face au peloton qui roulait à 43/44 km/h de moyenne. Nous avons tout de même repris un petit groupe avant le pied du premier col. Une fois ce dernier atteint, je suis parti seul pour rattraper au fur et à mesure des concurrents lâchés par les groupes de tête. J’ai pu effectuer une montée convenable (330W sur 15min) et rattraper au moins 40 unités.

En « poursuite » dans le Col d’Allondaz (4km à 8,2%)

Ensuite, ne pouvant et voulant pas prendre de risques dans les descentes à cause du frein, j’ai attendu un petit groupe puisque le vent de face était fortement présent. Nous nous sommes relayés à 3 ou 4 pour rallier l’arrivée à Grignon, où se clôturait donc ce Tour de Tarentaise 2019. Quelques regrets donc sur cette dernière étape car après analyse des cols, j’avais probablement les jambes pour tenir le groupe jouant la 15ème place de l’étape. Mais l’expérience vécue, le partage avec les amis et l’ambiance de cette course par étapes prend finalement le dessus, d’autant plus que les 2 premières journées ont été bonnes sur le plan sportif !

La seule « photo-finish » de ce Tour de Tarentaise.

Lien vers les résultats et le site officiel:

https://www.tour-de-tarentaise.com/?fbclid=IwAR2QGqj_pKQ8IKBL4Oo2oIUqMSAFWjhpnw4idGejkBoNpuFJ5r9-rPtVOGo


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